Mímir, le dieu nordique de la sagesse
Brave Viking, tu cherches à en savoir davantage sur la spiritualité des Vikings ? Tu cherches à tout savoir sur le dieu nordique Mímir ? Quelle est la place du dieu de la sagesse dans le contexte nordique ? Qu’est-ce qui caractérise l’otage des Vanes ? Quels sont les principaux récits mythiques sur le dieu qui a perdu sa tête ? Quelles sont les contradictions sur la divinité à la fois Aesir et Jotun ? Ne cherche plus : tu as trouvé ce qu’il te fallait.
1) Mímir dans un contexte nordique.
Mímir était un dieu primaire de la mythologie scandinave, réputé pour son savoir et sa sagesse prophétique, son nom est linguistiquement lié à la « mémoire ».
Bien que ses origines soient incertaines (car il peut être lié à la fois aux Ases et aux géants du gel), son importance est incontestée, car il a un rôle essentiel à différents moments de la ligne temporelle mythique, notamment l’acquisition par Odin de la connaissance prophétique, la guerre primitive entre les Ases et les Vanes et la disparition de l’ordre mondial actuel durant le Ragnarök.
Le fait que ces rôles soient quelque peu incompatibles entre eux donne simplement une idée intrigante du processus graduel de synthèse et d’accumulation qui a dû se produire au fur et à mesure que ces traditions mythiques étaient recueillies et enregistrées.
Mímir, par sa relation ambiguë avec les Ases et les Jotuns, reflète la fluidité du panthéon scandinave, du moins concernant la catégorisation des divinités secondaires.
Cependant, l’association du dieu avec la connaissance ainsi que la sagesse prophétique reste constante, malgré cette absence de caractérisation explicite.
2) Les caractéristiques de Mímir.
Le lien profond entre Mímir et la connaissance omnisciente et prophétique est attesté dans l’Edda en prose écrit par Snorri Sturluson. Il y décrit la divinité comme le gardien de la source de connaissance, contrôlant l’accès à sa générosité qui transmet la sagesse.
Étant donné que le puits est situé sous l’une des racines de l’Arbre Monde au sein du royaume des géants, il est raisonnable de conclure que, au moins dans cette itération, Mímir vient du monde des géants.
Dans un récit particulier, Odin, en quête d’une vision de l’avenir, est décrit en train de descendre au puits, où il accepte un terrible tribut (la cécité pour l’un de ses « yeux qui voient tout ») en échange d’une gorgée de ses eaux qui donnent la connaissance :
« Mais sous cette racine qui se tourne vers les Géants de la Rive se trouve le Puits de Mímir, où sont stockées la sagesse et l’intelligence ; et on l’appelle Mímir, celui qui garde le puits. Il est empli de traditions anciennes, puisqu’il boit au puits de la corne de Gjallarhorn (la même corne qui sera utilisée par Heimdall pour signaler la venue du Ragnarök). C’est là que vint le Père de Toutes Choses et qu’il eut envie de boire un verre du puits ; mais il ne l’obtint que lorsqu’il eut posé son œil en gage. C’est ce que raconte la Völuspá :
« Tous savent que moi, Odin, | j’ai connaissance d’où se trouve l’œil que tu as caché,
Dans le très réputé | puits de Mímir ;
Mímir boit de l’hydromel | tous les matins
De la rémunération du Père de Toutes Choses. | Vous avez déjà vu ça, ou quoi ? » »
L’affiliation conceptuelle entre le dieu de la sagesse et Yggdrasil était si puissante qu’un kenning poétique commun pour ce dernier est Mímameidr (littéralement, « arbre de Mímir »).
3) Les principaux récits mythiques sur Mímir.
A. Mímir et la guerre entre les Aesir et les Vanir.
Un autre récit mythique important dans lequel figure Mímir est le récit du conflit primitif entre les deux panthéons de divinités du cosmos nordique : les Ases et les Vanes. Dans cette bataille, le dieu de la sagesse joue le rôle d’otage officiel.
Dès lors que les tribus de divinités en guerre ont réalisé que leur conflit devenait une guerre d’usure punitive entre des armées de taille égale, elles ont compris qu’une trêve s’imposait. Pour conclure leurs négociations, les deux côtés ont accepté d’échanger des otages, comme garantie que les conditions de la paix seraient respectées.
Il est important de noter l’omniprésence de cette pratique à l’époque des Vikings, où des personnes étaient souvent échangées comme caution pour divers types d’accords et n’étaient généralement pas maltraitées.
Conformément aux termes de leur accord, les Vanes ont envoyé certains de leurs citoyens les plus précieux (notamment Njörd, Freyr et Freyja) pour qu’ils s’établissent parmi les Ases.
À l’inverse, les Ases ont envoyé Mímir (un être légitimement puissant et d’une grande sagesse) et Hœnir (un lèche-bottes inutile qui s’est appuyé sur son compagnon otage pour prendre les plus petites décisions à sa place).
Découvrant cette tromperie, les furieux Vanir exécutèrent Mímir et envoyèrent sa tête à Odin en signe de mécontentement. Dès qu’il la reçut, le Père de Toutes Choses prit la tête, l’enduisit de plantes pour qu’elle ne se décompose pas et l’ensorcela à l’aide d’incantations.
Ainsi, il lui octroya la capacité de lui parler et de lui faire découvrir de nombreux secrets. Après ce moment, Odin en vint à se fier à l’oracle réanimé pour prendre de nombreuses décisions importantes.
B. La tête de Mímir.
Dans de nombreuses sources, la tête de Mímir est décrite (ou évoquée) comme une fontaine de connaissances. Dans la section Sigrdrífumál de l’Edda poétique, la tête de Mímir est considérée comme le gardien des connaissances mystiques concernant la magie runique, qui a été révélée lorsque « la tête de Mímir a parlé, | et des paroles de vérité qu’elle a dites ».
Même dans les questions d’importance ultime, on peut voir Odin s’appuyer sur son conseil perspicace – comme lorsqu’il le consulte sur le rôle des dieux durant la bataille cataclysmique du Ragnarök :
« Yggdrasil tremble, | et frissonne dans les hauteurs
Les membres anciens, | et le géant est libre ;
À la tête de Mímir | prête attention Odin,
Mais le parent de Surt | le tuera bientôt. »
4) Les contradictions à propos de Mímir.
Étrangement, tous les récits concernant le puits de Mímir semblent le présenter comme un géant, alors que tout récit décrivant la tête de Mímir le dépeint comme l’un des Ases (étant donné que son châtiment était le résultat de l’échange d’otages entre les clans de dieux).
Curieusement, l’opposition de sens entre ces récits contradictoires se retrouve dans une seule source, à savoir la description de Ragnarök trouvée dans l’Edda en prose de Snorri Sturluson.
L’une des sections de cette source suggère qu’Odin chevauchera jusqu’au puits de Mímir et prendra le conseil de Mímir pour lui-même et son hôte, tout en déclarant plus tard qu’Odin communie avec la tête de Mímir. Comme on peut le constater, les deux traditions ont manifestement existé simultanément.
Cependant, malgré cette divergence, il est à noter que Mímir est toujours associé à la sagesse ainsi qu’à la disposition d’un conseil éclairé.
Ainsi, il semble raisonnable de supposer que ces différences sont simplement le résultat d’une tradition mythique qui s’est développée à travers des siècles de transmission orale. Effectivement, il est possible qu’il s’agisse d’un amalgame de figures et de conceptions.
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Ton chef de clan, Ragnar Lothbrock.